Franţa şi România la 1914 sau Un point de vue français en 1914

vineri 4 feb. 2011

Cercul de studii al Partidului Naţional Liberal a publicat cîţiva ani de-a rîndul, înainte de 1920, revista Democraţia. Scriau acolo oameni politici, tehnocraţi şi responsabili din marea administraţie. În numărul din 1 ianuarie 1914, la recenziile revistei (pp. 830-831), găsim textul de mai jos, în care un francez – Georges Blondel, istoric specializat în spaţiul german – pledează pentru o prezenţă investiţională mai susţinută a Franţei în România. Şi, mai ales, pentru una directă şi nu mediată de Germania, cum era obiceiul pe atunci. Citită azi, pledoaria nu poate să nu te pună pe gînduri…

Ce que nous pouvons faire en Roumanie
par Georges Blondel

Într-un recent număr al publicaţiei Revue des Français, domnul Georges Blondel, cunoscut prin mai multe lucrări anterioare asupra diferitelor chestiuni interesînd dezvoltarea economică a Franţei, vorbeşte despre relaţiunile comerciale şi industriale pe cari le-a avut Franţa cu noi şi schiţează o nouă îndrumare a capitalurilor franceze spre ţara noastră.
« Par la force des choses, aussi, nous devons porter les regards de côté de la Roumanie, „pays fertile” qui possède un sol admirable, qui est habité par des hommes supérieurement intelligents, où nous trouverons, pour faire fructifier nos capitaux, des richesses considérables, des ouvriers habiles, capables de s’adapter à toutes les tâches, et un fleuve merveilleux qui rend plus facile l’exportation des objets fabriqués, du naphte, du charbon et des autres produits minéraux.
Si la Roumanie est restée jusqu’à ce jour un peu en dehors de notre rayonnement économique et financier, c’est de notre faute. C’est de notre faute si l’influence allemande y a beaucoup grandi, si la plus grande partie de la dette publique de la Roumanie a été placée en Allemagne par l’intermédiaire des banquiers allemands. Lorsqu’on étudie de près les agissements des Puissances, on n’est pas surpris de constater que la Roumanie a été presque fatalement attirée dans l’orbite de la Triplice. „Les capitaux français, disait naguère le professeur Xénopol, viennent chez nous comme des petits garçons toujours confiés à la garde des gouvernantes allemandes. Ils sont pourtant assez grands pour voyager tout seuls“.
Il y aurait cependant plusieurs manières de placer nos capitaux en Roumanie. Le meilleur serait de venir dans la pays, d’y apporter avec quelque argent notre travail, notre intelligence, les capacités de direction dont nous ne sommes tout de même pas dépourvus, de chercher à profiter des lois qui encouragent la création d’industries, la construction d’usines ou de fabriques. C’est malheureussement le plus difficile. On peut arriver aussi à quelques bons résultats par l’intermédiaire de maisons de banque. Il y en a qui méritent d’inspirer confiance. Sans doute, on favorisera surtout ainsi la prospérité de la Roumanie, mais de cette prospérité même nous pourrons tirer quelques profits. À mesure que les Roumains s’enrichiront, ils deviendront de meilleurs acheteurs et de plus gros consommateurs de nos produits de luxe français qui jouissent là-bas d’un très grand prestige. Souhaitons avec M. L’Abbé que l’argent français pénètre en Roumanie plus abondamment et sans se cacher. Bien des Roumains ignorent, paraît-il, que notre argent contribue dans une large mesure à faire de leur patrie un pays florissant.
Il faut, en outre de toute nécessité, que pour augmenter notre clientèle nous nous rendions compte des goûts et des coutumes des Roumains, que nous fassions preuve de souplesse et de complaisance. Il faut que nous comprenions aussi que les crédits à long terme sont indispensable et que nous ayons un plus grand nombre d’agents sur place, et des agents de notre race : ce n’est jamais en employant des étrangers qu’on peut faire du bon commerce français.
Pour reprendre en Roumanie la place que nous sommes en droit d’espérer, „la lutte sera dure, mais le résultat en vaut la peine“. La Roumanie est à l’avant-garde du monde latin. Des siècles de lutte ont trempé l’âme roumaine et lui ont donné une force de résistance considérable. Au lendemain de bouleversements qui approchent certainement de leur terme, il n’est pas douteux que la Roumanie joue un rôle plus important que dans le passé. Elle se développera de plus en plus dans l’atmosphère du nationalisme reconquis. Son passé est garant de son avenir. Pourrait-on lui reprocher aujourd’hui, en presénce de ce grand mouvement qui s’appelle le „réveil des races“, d’entrevoir avec confiance le jour où les membres épars de la grande famille roumaine pourront tous vivre dans la même demeure. »

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